Par la force des choses, l’épidémie de coronavirus a largement favorisé le développement du shopping en ligne et de la livraison à domicile. Le secteur de l’alimentation n’y a pas échappé, y compris pour les courses que l’on faisait habituellement en traînant la patte dans les supermarchés. A l’image des « dark kitchen », des « dark stores » ont ainsi proliféré un peu partout en France, à l’image de Gorillas, Cajoo, Dija ou encore Frichti. Il faudra désormais aussi compter sur Picnic, « leader néerlandais des supermarchés online ».
Il y avait les UberEats, Deliveroo et autres Just Eat pour vous apporter à domicile les plats préparés dans vos restaurants préférés. Il y a aujourd’hui encore davantage de start-up qui se sont placées sur un autre créneau, celui de la livraison de courses. Ces entreprises possèdent de petits entrepôts agencés comme de petits supermarchés sans clients dans les centres-villes des métropoles. Des magasiniers préparent les commandes passées en ligne que des « runners » livrent à vélo, rapidement mais dans un périmètre assez restreint. « Ce ne sont pas les ”dark stores” nos concurrents. Notre ambition, c’est de remplacer les supermarchés », assure Grégoire Borgoltz, responsable du développement de Picnic en France.
Une levée de fonds de 600 millions d’euros
La comparaison s’arrête en effet aux grandes lignes : commande en ligne et livraison à domicile. Quand les « dark stores » assurent plutôt un dépannage, Picnic vise « des paniers pour une semaine pour une famille ». Et la logistique n’est pas la même, d’où l’impressionnante levée de fonds de 600 millions d’euros, notamment auprès du Bill & Melinda Gates foundation trust. Les entrepôts de Picnic sont beaucoup plus grands que ceux des « dark stores », et donc implantés en dehors des villes. « Cela nous permet d’avoir des rayons d’action plus grands, de l’ordre de 10 km pour le hub d’Anzin, dans le Nord », explique Grégoire Borgoltz. Les livraisons sont assurées en voiturettes électriques, et non pas à vélo, et sont organisées en tournées. « C’est grâce à ce système que l’on peut proposer la gratuité de la livraison », poursuit-il.
Outre la livraison gratuite, l’entreprise néerlandaise promet « les prix les plus bas ». Le modèle économique est donc conçu pour rationaliser au mieux la chaîne logistique et minimiser les coûts en misant notamment sur la technologie. L’investissement dans des centres de préparation des commandes automatisés est lourd mais il permet de travailler « avec peu de staff ». Selon le chargé de développement, « avec le recul, aux Pays-Bas et en Allemagne, on peut constater que le modèle est rentable au bout de deux ans dans une ville ». En a peine six ans d’existence, Picnic va d’ailleurs passer pour la première fois, en 2021, le milliard d’euros de chiffre d’affaires.
Le choix d’entrer sur le marché français par Valenciennes, dans les Hauts-de-France n’est pas anodin, les cibles prioritaires de Picnic étant les familles installées dans les villes de taille moyenne. « Le modèle est exploitable sur des agglomérations comme Paris, et ce sera fait, mais nous ne savons pas à quelle échéance », reconnaît Grégoire Borgoltz. Avant la capitale, Picnic va se faire les dents à partir du mois d’octobre sur une autre métropole : Lille. Pour arroser la majorité des communes de la Métropole européenne de Lille, il ne faudra plus un, mais trois « hubs » de 1.000 à 2.000 m2. L’entreprise est aussi en pleine prospection immobilière pour s’implanter dans toutes les villes nordistes de plus de 30.000 habitants.
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