«Far Cry 6» : La franchise de jeu vidéo doit beaucoup à ses méchants

Far Cry est l’une des franchises phares de l’éditeur Ubisoft, avec également Assassin’s Creed, Tom Clancy ou les Lapins crétins.Trois ans après Far Cry 5, son Amérique profonde et son gourou de secte, le jeu revient sur une île paradisiaque aux mains d’un dictateur sanguinaire.Les méchants sont devenus la marque de fabrique de la licence, avec l’inoubliable Vaas de Far Cry 3 et maintenant le charismatique Antón « El Presidente » Castillo.

Far Cry est, avec Assassin’s Creed, Tom Clancy et les Lapins crétins, une des franchises phares d’Ubisoft. En près de 20 ans d’existence, six jeux principaux et plusieurs spin-offs, elle s’est aussi construite dans l’ombre, voire en opposition, au monument GTA. A l’univers urbain et l’immersion totale, Far Cry préfère les îles, jungles et autres contrées reculées, et le plaisir immédiat, voire coupable. Sans jamais aller aussi loin qu’un Borderlands ou un Saints Row, la licence flirte souvent avec la guerre totale et le n’importe quoi, surtout lorsqu’il s’agit de ses (super) méchants.

Disponible jeudi sur PS4/5, Xbox Series S/X et PC, Far Cry 6 s’offre ainsi la gueule de méchant du moment, l’acteur Giancarlo Esposito, alias Gus Fring dans Breaking Bad et Moff Gideon dans The Mandalorian.

« Dans un jeu FPS, l’antagoniste est tout aussi important que le héros »

Dès le début, avec Docteur Krieger puis le Chacal, Far Cry a mis l’emphase sur les bad guys plutôt que les héros jouables. Puis vint le mythique Vaas de Far Cry 3. « Il était une pure brute comme on peut en voir souvent dans les jeux vidéo, racontait à l’époque Anne Gibeault, productrice associée du jeu. On lui a ensuite donné des caractéristiques qui évoquent la folie, comme la pyromanie. Sans oublier le travail de l’acteur Michael Mando, sa collaboration avec le scénariste. Dans un jeu à la première personne, l’antagoniste est tout aussi important que le héros. »

Meilleur est le méchant, meilleur est le jeu ? Ubisoft a bien retenu la leçon, et les méchants sont devenus le visage – et la jaquette – des Far Cry, avec le dictateur Pagan Min dans le 4 et le gourou Joseph Seed dans le 5, comme autant de tentatives de réitérer le miracle Vaas. Impossible de ne pas avoir une pensée pour lui lorsque le joueur ou joueuse débarque sur l’île de Yara, à peine inspiré de Cuba et tenu d’une main de fer par El Presidente Antón Castillo, auquel Giancarlo Esposito a prêté son corps et sa voix. Il veut rendre sa gloire d’antan à Yara et asseoir sa position sur l’échiquier mondial.

A quand la révolution ?

A la folie de Vaas répond la froideur d’Antón, avec une égalité niveau charisme. « Mon personnage règne sur son pays, ses ressources, et veut convaincre son peuple que pour retrouver sa puissance, il lui faut un leader à la main de fer, expliquait Giancarlo Esposito lors d’une récente interview pour sa série Godfather of Harlem. Mais Antón est d’autant plus riche qu’il a des problèmes personnels, humains, dont un fils en plein doute, qu’il doit élever et qu’il veut former comme son successeur. J’aime les histoires vraies, crédibles, organiques, avec des personnages complexes, ni tout noir, ni tout blanc, parce que nous ne le sommes pas. Une œuvre doit permettre de voir la complexité derrière l’action, de montrer qui nous sommes vraiment. »

Cette belle note d’intention, et d’acteur, ne se retrouve qu’à moitié dans le jeu, Antón Castillo n’étant qu’un ersatz de Gus Fring et Moff Gideon, un méchant sans surprise dans un FPS sans surprise, avec monde ouvert et tonalités RPG. Un bon Far Cry, ni plus, ni moins. La seule surprise vient du héros ou héroïne Dani Rojas (le joueur a le choix du genre), une habitante de Yara qui a renoncé à l’uniforme militaire et rejoint le groupe révolutionnaire Libertad. Un personnage plus inspiré et incarné que dans les jeux précédents. Peut-être un héritage des derniers Assassin’s Creed. Far Cry aurait d’ailleurs à gagner à copier l’autre franchise d’Ubisoft et à prendre du recul pour mieux faire sa revolución !

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