Le volet prévention de la stratégie santé du gouvernement a été dévoilé lundi par le Premier ministre, Edouard Philippe, et la ministre de la Santé, Agnès Buzyn. De la grossesse jusqu’au troisième âge, 25 mesures composent le volet prévention de la stratégie santé du gouvernement. Découvrez les principales.
Le Premier ministre, Edouard Philippe, et la ministre de la Santé, Agnès Buzyn ont dévoilé les mesures dédiées à la prévention du Comité interministériel de la Santé.
Sommaire
- Grossesse et petite enfance
- Enfants et jeunes
- Santé des adultes
- Santé des plus de 65 ans
- Réactions désabusées des spécialistes de l’addiction
C’est à l’occasion d’un comité interministériel au siège de l’agence sanitaire Santé Publique France à Saint-Maurice dans le Val-de-Marne que les mesures du comité interministériel pour la santé ont été présentées. Elles couvrent tous les âges de la grossesse au troisième âge.Grossesse et petite enfance
- Recommander la prise systématique de
vitamine B9 (acide folique) aux femmes enceintes durant au moins les deux premiers mois de grossesse. Le but est d’éviter l’une des malformations néonatales les plus fréquentes, les anomalies de fermeture du tube neural (1 naissance pour 1 000), à l’origine de malformations de la moelle épinière.
- Augmenter “significativement” la taille du pictogramme “interdit aux femmes enceintes” sur les bouteilles d’alcool (vin compris), “en concertation avec l’ensemble des acteurs“. Mise en oeuvre espérée en 2019.
- Créer d’ici fin 2018, un site internet d’information du public sur les produits chimiques contenus dans les produits de consommation courante.
Enfants et jeunes
- Etaler de 0 à 18 ans les vingt examens de santé de l’enfant pris en charge à 100 %, aujourd’hui prévus entre 0 et 6 ans. But affiché : “prendre en compte les problématiques spécifiques de l’enfant puis de l’adolescent“, notamment les risques auditifs liés à l’écoute de musique.
- Egalement au programme, des actions de promotion de l’activité physique pour “réduire le
surpoids et l’obésité chez les enfants
“. - Expérimenter “dans quelques régions à forte incidence d’infections sexuellement transmissibles (dont une région d’outre-mer)” un programme de prévention en santé sexuelle pour les moins de 25 ans. Il inclura la mise en place d’une carte donnant un accès gratuit à des
préservatifs.
- Financer les “consultations jeunes consommateurs” pour les moins de 25 ans aux conduites addictives (
tabac,
alcool,
cannabis, voire écrans) par la future amende pour usage de stupéfiants.
- Former 80% de la population aux
gestes de premiers secours, selon des modalités à définir d’ici la fin de l’année.
Santé des adultes
- Rembourser progressivement les traitements anti-tabac comme n’importe quel médicament, à la place du forfait de 150 euros par an qui existe actuellement. “Ce mouvement est progressif car il implique une démarche des laboratoires. Un premier produit sera inscrit dès cette semaine au remboursement“, indique le document qui récapitule les 25 mesures prévues. Le but est de “lever les freins liés à l’avance de frais systématique” entraînée par le système de forfait, afin d’inciter davantage de fumeurs à arrêter.
- Eliminer l’
hépatite C à l’horizon 2025. Certains traitements vont bientôt être disponibles dans les pharmacies de ville, en plus des hôpitaux.
- Introduire un troisième programme national de dépistage organisé, celui du
cancer du col de l’utérus, après le
cancer du sein et le
cancer colorectal. “Concrètement, toutes les femmes n’ayant pas réalisé de frottis dans les 3 dernières années seront invitées à le faire, avec une prise en charge à 100 % du frottis“, selon le plan prévention.
- Permettre à davantage de professionnels de santé de vacciner, en plus des médecins, avec l’objectif de “généraliser dès 2019” la vaccination en pharmacie contre la grippe. Une expérimentation sur certaines populations s’est déroulée avec succès dans deux régions cet hiver, Nouvelle-Aquitaine et Auvergne-Rhône-Alpes.
- Etendre le logo Nutriscore aux cantines (y compris scolaires) à partir de 2020. Cet étiquetage à cinq couleurs est destiné à informer les consommateurs sur la qualité nutritionnelle des aliments.
Santé et handicap
- Réaliser, au moins une fois par an, un bilan de santé pour les personnes handicapées, pour “repérer les besoins de soins courants dont ceux en santé bucco-dentaires“.
Santé des plus de 65 ans
- Mettre en place dès 2018 un plan de 15 millions d’euros annuels pour financer des programmes de prévention en Ehpad (Etablissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes).
Au total, ce plan “représente un investissement de 400 millions d’euros pour 5 ans“, a indiqué le gouvernement.Réactions désabusées des spécialistes de l’addiction“Vu du foie, le vin a encore gagné“, le communiqué de 9 experts de santé publique (dont Irène Frachon, Michel Reynaud, Serge Hercberg…) souligne la timidité des annonces de ce plan concernant les dangers liés à l’alcool : “L’annonce du Plan National de Prévention démontre une fois de plus l’influence malfaisante du lobby alcoolier“. Ils regrettent qu’en dehors de l’augmentation de la taille du pictogramme pour les femmes enceintes, le gouvernement n’ait pas actualisé les avertissements sanitaires (remplaçant “l’abus d’alcool est dangereux pour la santé” par “l’alcool nuit à la santé”), promu une information des consommateurs sur les calories et les quantités d’alcool pur en grammes et de sucre, supprimé les messages trompeurs tels que la Modération ou l’éducation à (bien) boire, contrôlé strictement et réprimer la vente aux mineurs, instauré une taxe sur les boissons alcoolisées en fonction du nombre de grammes d’alcool pur, encadré la publicité, en particulier sur Internet… et concluent “Il est encore temps de proposer un Plan National Alcool, et de l’inclure dans le prochain Plan gouvernemental de Prévention des Addictions. Son contenu permettra de juger si la prévention reste la priorité annoncée par le Président de la République ou si les intérêts du lobby alcoolier prévalent encore sur toute autre considération”.Click Here: Cardiff Blues Store