Les nouvelles directives de traitement du VIH de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) recommandent d’initier plus précocement les traitements antirétroviraux chez les patients infectés. Elles préconisent également le recours à des médicaments moins toxiques.Environ 10 millions de personnes séropositives reçoivent aujourd’hui un traitement antirétroviral. Les nouvelles recommandations présentées par l’OMS lors de la XVIIIème Conférence Internationale sur le Sida espèrent porter ce chiffre à 15 millions de patients.En 2003, l’OMS avait déjà pour ambition de permettre à 3 millions de personnes séropositives vivant dans des pays à faibles et moyens revenus, d’accéder aux traitements antirétroviraux d’ici 2005. Si l’initiative, baptisée “3 by 5“ n’avait pas atteint son objectif dans le délai imparti, elle avait néanmoins montré la voie aux politiques futures. Depuis 2003, le nombre de malades traités a été multiplié par 12. Pour la seule année 2009, 1,2 millions de patients supplémentaires ont été placés sous traitement, ce qui correspond à la plus forte progression sur une année, s’est réjoui le Dr Hiroki Nakatani, Directeur général adjoint à l’OMS.
Dans ce nouveau rapport “Traitement antirétroviral de l’infection à VIH chez l’adulte et l’adolescent (révision 2010)“ de 156 pages, l’OMS expose ses nouvelles recommandations en matière de prise en charge de l’infection par le VIH chez les adultes et les adolescents. On notera plus particulièrement les 3 changements majeurs par rapport aux recommandations émises en 2006 :- Le traitement doit être instauré plus précocement, lorsque le taux de CD4 est de 350 cellules ou moins, contre 200 aujourd’hui. Ce taux constitue le seuil en-deçà duquel l’infection est au stade SIDA.- Le choix doit se porter sur des traitements aux effets secondaires moins toxiques- Les patients co-infectés par le virus de
l’hépatite B ou atteints également de
tuberculose doivent être placés sous antirétroviraux, quel que soit leur taux de CD4Un pari sur l’avenir
“D’une certaine façon, nous enfonçons des portes ouvertes, considérant qu’une personne qui est traitée et qui a une moindre charge virale est moins contagieuse et présente moins de risque de transmettre le virus. Mais à présent, nous disposons de suffisamment de preuves scientifiques pour que cela figure dans nos recommandations“, a souligné le Dr Gottfried Hirnschall, directeur du département VIH/sida à l’OMS.Aux objections concernant le coût de telles recommandations (2 milliards de dollars par an pendant 5 ans), l’OMS rétorque que “les investissements qui sont faits aujourd’hui ne sauveront pas seulement des millions de vies mais également des millions de dollars“. L’OMS fait en effet le pari d’un “retour sur investissement“, affirmant qu’une prise en charge précoce de l’infection par le VIH se traduira par une moindre hospitalisation et donc un moindre coût pour la communauté.Conscient des difficultés de certains pays à appliquer ces recommandations, l’OMS se veut rassurante et assure qu’elle sera aux côtés des pays pour les aider à identifier les obstacles à leur mise en oeuvre. Avec ses 1,4 million de personnes séropositives, le Kenya veut être un exemple pour l’ensemble des pays africains où l’infection par le VIH sévit particulièrement. L’application des recommandations de l’OMS aura notamment pour effet de faire passer de 350 000 à 600 000 le nombre de patients éligibles aux traitements antirétroviraux. Un coût qui sera en partie supporté par le fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose, le paludisme et les maladies infectieuses négligées.Amélie PelletierSource :Recommandations de l’OMS – Antiretroviral therapy for HIV infection in adults and adolescents – recommandations for a public health approach (2010 revision)
(Téléchargeable sur le site de l’OMS)Click Here: Golf special