On ne parle pas encore d’institution, mais presque. Le département de la Creuse a accueilli, samedi, le « championnat d’Europe de coupe mulet », un événement festif et décalé, consacré aux coupes popularisées dans les années 1980 : cheveux courts sur devant et longs à l’arrière.
Deux ou trois équipes nordistes avaient fait le déplacement, dont une équipe de la métropole lilloise qui a fait forte impression avec son poulain. 20 Minutes a pu recueillir les premières impressions du champion, Albin Rogier, qui, pour sa première participation, a fini « dans le Top 10 ».
« Il n’y avait plus de coiffeur »
Et pourtant, ce robuste pâtissier de Tourcoing (1,84 m au garrot pour 110 kg) n’était pas voué à devenir une icône de la coupe mulet. Tout est parti d’un voyage à Vancouver, au Canada, avec des amis, juste avant le premier confinement, en 2020. « J’ai décidé de me laisser pousser les cheveux derrière. De toute façon, il n’y avait plus de coiffeur », plaisante-t-il.
Le destin d’Albin Rogier bascule en octobre 2020. « Je voulais couper mon mulet, mais un ami m’a convaincu de le garder pour être témoin de son mariage. » Le charme opère : tout le monde lui dit que ce nouveau look lui va à merveille.
Près d’un an plus tard, samedi, son heure de gloire sonne enfin à Chéniers. Plus précisément, sur le pont du village où se tient le défilé de la compétition officielle. Le Tourquennois parvient à convaincre les quelque 400 spectateurs : à l’applaudimètre, il termine dans les dix premiers de la catégorie reine, « mulet traditionnel ».
« J’avais bien préparé mon show de strip-teaseur »
« J’avais bien préparé mon show de strip-tease », raconte-t-il humblement, sans entrer dans les détails. La météo a peut-être aussi un peu avantagé le candidat nordiste. « Il est tombé une belle drache [pluie] au moment du défilé », avoue ce dernier. Et le mulet a résisté.
Fort de sa performance, Albin hésite à retenter sa chance l’an prochain. « Je suis en pleine réflexion pour savoir si je coupe ou pas. » D’autant que le jeune homme de 31 ans a passé un week-end « mémorable » entre les activités de lancer de mules (pantoufles) ou de ventriglisse.
« On a fait aussi des rencontres superbes, rapporte-t-il. Vendredi, par exemple, on a rencontré un couple sur une aire de repos de l’autoroute. Ils se demandaient où on allait, déguisés comme on était. Eux aussi partaient en vacances dans la Creuse, à 15 km de là. Ils sont venus nous voir le samedi et nous ont finalement invités à un barbecue chez eux, le dimanche. »
Un des accompagnateurs nordistes reste, néanmoins, un peu sur sa faim : « On est un peu déçus car l’objectif, c’était de ramener la coupe mulet à la maison, explique Edouard sur les réseaux sociaux. Mais l’important, c’est de participer activement à faire des tonnes de bêtises. » Vraiment ?
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