Après une rentrée marquée par quelques fermetures de classes et d’établissements scolaires, la prise en charge des suspicions de grippe A s’est peu à peu modifiée. Néanmoins, dans le contexte de pandémie, les infirmières scolaires font face à de nouveaux enjeux. Secrétaire générale du Syndicat national des infirmiers conseillers de santé (SNICS/FSU), l’organisation majoritaire chez les infirmières scolaires, Béatrice Gaultier répond aux questions de Doctissimo.Doctissimo : Quelles sont les répercussions qu’a la grippe H1N1 dans le quotidien des infirmières scolaires ?Béatrice Gaultier : Après un pic important à la rentrée, le nombre de cas de grippe a diminué. Mais on observe aujourd’hui une remontée légère. De même, alors qu’on fermait une classe après la suspicion de 3 cas groupés, les chefs d’établissement adoptent à présent une attitude plus nuancée. Les tests rapides de détection de la grippe A s’étant montrés peu fiables, ces fermetures deviennent moins automatiques. Si un élève, présentant des symptômes grippaux, va mieux au bout de quelques jours, il peut désormais revenir à l’école. Jusqu’à présent, les quelques cas rapportés n’ont pas déstabilisé le travail quotidien des infirmières scolaires.Doctissimo : Les infirmières scolaires ont-elles reçu des consignes par rapport à cette épidémie de grippe ?Béatrice Gaultier : Effectivement, les ministères de la Santé et de l’Intérieur ont conjointement écrit une circulaire le 1er octobre concernant la mobilisation des professionnels de santé. Nous avons découvert, non sans surprise, que les infirmières scolaires pourraient être mises à disposition non seulement dans les établissements scolaires mais également dans les centres de vaccination, et ce dans le cadre de leurs obligations de service. Ce point nous préoccupe fortement. En effet, plus de 13 millions de collégiens et de lycéens poussent chaque année les portes de nos infirmeries. Qui va répondre à leur demande de soin si nous sommes en train de vacciner dans les centres pendant nos heures de service ?Doctissimo : Qu’en est-il d’une éventuelle campagne de vaccination au sein des établissements scolaires ?Béatrice Gaultier : Pour l’instant, la vaccination s’organise dans des centres dédiés, pour les personnes prioritaires. Le gouvernement envisage effectivement une vaccination dans les établissements scolaires. Jusqu’à maintenant, nous n’avons pas eu plus d’informations sur son déroulement. Mais comme la vaccination n’est pas obligatoire et peut concerner des élèves mineurs, les parents devront signer une autorisation s’ils souhaitent faire vacciner leur enfant. Nous ne sommes pas opposés à une telle vaccination, néanmoins nous nous interrogeons sur les effets d’une telle vaccination de masse en l’absence de recul. De plus, nous voulons être sûrs qu’elle n’empiétera pas sur nos missions premières d’accueil, d’écoute et de soin, car les attentes des élèves sont grandes. Ils comptent sur nous.Propos recueillis par Sarah Laîné le 14 octobre 2009PHOTO : DURAND FLORENCE/SIPAClick Here: cheap INTERNATIONAL jersey