Neuf Suédoises ont reçu une greffe d’utérus

Neuf femmes ont reçu une greffe d’utérus de la part de parents proches dans le cadre d’un essai préliminaires. L’équipe suédoise conduite par Mats Brännström avait déjà réalisé une première greffe en septembre 2012. La prochaine étape est de savoir si l’implantation d’embryons permettrait de mener une grossesse à terme.

Une greffe d'utérus est le seul espoir d'avoir un enfant biologique pour les femmes souffrant du syndrome MRKH.

Pour des raisons congénitales ou à la suite de traitements chirurgicaux, certaines femmes n’ont pas d’utérus. Ce qui les empêche d’avoir un enfant, mais pour ces femmes la possibilité de bénéficier d’une greffe d’utérus pourrait représenter un espoir.Zoom sur le syndrome MRKHL’absence d’utérus peut être d’origine congénitale. Cette maladie dite syndrome MRKH (pour syndrome Mayer-Rokitansky-Küster-Hauser) touche une femme sur 4 500. Il se caractérise par de l’absence de l’utérus et de la partie supérieure (les 2/3) du vagin. Il peut être isolé mais est le plus souvent associé à des anomalies rénales, vertébrales et, dans une moindre mesure, à des problèmes auditifs et cardiaques. Le premier signe est l’absence de règles chez des jeunes femmes ayant par ailleurs des caractères sexuels secondaires normalement développés (poitrine, etc.). L’origine génétique de ce syndrome reste en partie mystérieuse. Le traitement consiste à reconstituer un néovagin afin de permettre une vie sexuelle normale… mais ne permet pas d’avoir un enfant en dehors de l’adoption ou de la gestation pour autrui, interdite en France.Enfin, l’ablation de l’utérus (hystérectomie) peut résulter d’un traitement chirurgical face à un cancer de l’endomètre, un fibrome, un prolapsus, une endométriose…Greffe d’utérus : un espoir pour des milliers femmesFace à ce problème, l’un des espoirs de la recherche est de pouvoir greffer un utérus à ces femmes afin de leur permettre une grossesse. Deux essais ont déjà été réalisé (l’un en Turquie et un en Arabie Saoudite) mais aucun n’a permis de mener à bien une grossesse.L’équipe de l’Université de Göteborg a utilisé une

nouvelle technique chirurgicale, déjà testé en septembre 2012 lors d’une première greffe (cf.vidéo ci-dessous). Lors de cet essai, 10 femmes devaient être greffées ; finalement, 9 bénéficieront de cette technique, l’une d’entre elles n’ayant finalement pas pu être incluse pour des raisons médicales. L’utérus greffé provenait d’un membre de la famille (mère, sœur…) afin de réduire les risques de rejet du greffon. La plupart de ces femmes ont la trentaine et toutes veulent avoir une enfant biologique. Six semaines après l’opération, la plupart des femmes ont eu leurs règles. Un indicateur du bon fonctionnement de l’organe…

Avant l’intervention, des ovules ont été prélevés chez ces femmes, une fécondation in vitro a conduit à plusieurs embryons qui ont été congelés. Ils vont ensuite être implantés dans le nouvel utérus de ces femmes pour, si possible, conduire à une grossesse. Une telle procédure est indispensable car la greffe n’a pas permis de relier l’utérus aux trompes de Fallope, ce qui rend une grossesse naturelle impossible.Une première qui soulève plusieurs questions éthiquesCette première pose néanmoins plusieurs questions médicales et éthiques. D’un point de vue médical, on sait encore peu de choses sur l’impact des traitements antirejet sur la conduite d’une grossesse même si des données pour d’autres types de greffes se veulent rassurantes.Plusieurs questions éthiques se posent du fait du choix de l’équipe suédoise de recourir à des donneuses vivantes (et non de recourir à des greffons issus de personnes en état de mort encéphalique, une technique sur laquelle travaillent d’autres équipes médicales). En effet, cette procédure n’est pas sans danger pour la receveuse mais aussi pour la donneuse. Au-delà de l’importance du projet de grossesse pour la femme greffée, est-il raisonnable de recourir à de telles procédures pour prendre en charge une maladie qui n’engage pas le pronostic vital ? Autre question : la dimension symbolique de l’utérus donné par une mère à sa fille ne peut-il perturber le don ? Enfin, il faut s’assurer que la donneuse n’a réellement plus de projet de grossesse, ce qui risque de limiter les candidates ayant déjà un certain âge et pourrait avoir un impact sur la qualité des greffons collectés. Cette technique pourrait néanmoins offrir à des milliers de femmes la possibilité de mener à bien une grossesse malgré une absence congénitale ou médicale d’utérus. David Bême Source : BBC NewsPhoto: Johan Wingborg / Université de GöteborgClick Here: Cheap France Rugby Jersey