Cette nouvelle méthode associant la radiothérapie et l’immunothérapie recherche à cibler de façon très spécifique des cellules cancéreuses pour les détruire, en épargnant au maximum les cellules saines. Un laboratoire s’est installé près de Limoges pour contribuer à la mise au point de cette nouvelle génération de traitement anti-cancer.
Plusieurs laboratoires répartis dans le monde sont consacrés à ce projet.
Les thérapies ciblées contre le cancer se développent depuis des années, l’idée étant de détruire les cellules malignes de façon sélective sans endommager les cellules saines, ce qui a comme avantage d’améliorer l’efficacité et de limiter les effets secondaires des traitements plus anciens comme la chimiothérapie. Ces thérapies ciblées utilisent des anticorps monoclonaux, qui reconnaissent des récepteurs spécifiques localisés à la surface des cellules tumorales et de ce fait, s’attaquent spécifiquement à la tumeur.La radio-immunothérapie alpha, un traitement « hyperciblé » en phase expérimentaleFruit d’un partenariat entre AREVA Med et le laboratoire Roche Pharma, la radio-immunothérapie alpha emploiera des atomes de plomb-212, un isotope radioactif émettant des particules alpha qui, comparées à d’autres substances radioactives, émet une radiation plus limitée dans la distance et dans le temps (radiation émise sur une seule cellule avec une durée d’action de 10 heures, beaucoup plus courte que les autres substances radioactives).Cette substance radioactive pourra ainsi être couplée à un anticorps monoclonal pour atteindre sa cible, la cellule cancéreuse. Résultat : en se fixant uniquement à la surface des cellules cancéreuses, le plomb-212 émettra une quantité suffisante d’énergie radioactive pour casser l’ADN du noyau cellulaire des cellules malignes sans les dépasser. Il en résultera la mort des cellules tumorales tout en respectant les cellules saines.La particularité de ce programme de recherche est que des nouveaux anticorps monoclonaux seront produits « ad hoc » pour se coupler de façon optimale au plomb-212 et pour identifier les récepteurs spécifiques des cellules tumorales. Le programme tend à rechercher en priorité des molécules contre les principaux cancers comme celui de la prostate ou contre lesquels peu de recours thérapeutiques existent.Plusieurs laboratoires répartis dans le monde sont impliqué dans ce projet, dont l’ARCoLab, qui a ouvert ses portes près de Limoges en février 2013. Selon Corinne Le Goff, président de Roche Pharma et Patrick Bouyrdet, président directeur général d’AREVA Med, “si les études en cours s’avèrent concluants, nous pourrons envisager la sortie des premiers médicaments à l’horizon 2020“.Jesus CardenasSource :Conférence de presse du 20 septembre 2013 organisée par AREVA Med et Roche Pharma « La radio-immunothérapie alpha : une nouvelle arme contre le cancer ».