#AlertePollutionRivières ou sols contaminés, déchets industriels abandonnés… Vous vivez à proximité d’un site pollué ?à Beauvais-sur-Tescou (Tarn)à franceinfo
Alors que faire ? Pour les agriculteurs de la vallée, la réponse coule de source : seule une retenue d’eau en amont, qui stockerait les surplus d’eau en hiver pour les relâcher l’été, pourrait, selon eux, les sauver. Une solution qui rappelle beaucoup le projet de barrage de Sivens, abandonné il y a quatre ans après l’installation d’une ZAD pour s’opposer à l’ouvrage sur les rives du Tescou et la mort du jeune militant Rémi Fraisse, tué par un lancer de grenade offensive effectué par les forces de l’ordre le 26 octobre 2014.”Un processus exemplaire”Pour sortir de l’impasse, l’Etat a initié en 2017 un “projet de territoire”, un nouveau mécanisme permettant de réunir élus locaux, agriculteurs, associations, défenseurs de l’environnement, et de parvenir à des solutions concertées au sein d’une “instance de co-construction” (ICC). Pendant plusieurs mois, 52 acteurs de la vallée du Tescou se sont retrouvés autour de la table et se sont engagés à respecter la confidentialité des discussions les plus sensibles. Au menu : l’aide à l’installation d’agriculteurs, le développement de pratiques agro-écologiques ou encore la sécurisation des revenus agricoles. Mais aussi et surtout, l’élaboration d’un projet pour répondre aux besoins en eau.“Le processus a été exemplaire”, martèle Maryline Lherm, maire de Lisle-sur-Tarn et coprésidente de l’ICC, qui met en avant le “consensus” obtenu sur “presque tous les sujets”. Presque tous, mais pas celui qui déchaîne les passions depuis tant d’années : comment amener de l’eau dans cette vallée ? Depuis 2017, les parties prenantes étudient différentes options : utilisation de l’eau stockée dans des petites retenues déjà existantes, création de retenues alternatives, pompage et acheminement par canalisation des eaux du Tarn… Mais c’est bien la création d’une retenue de 750 000 à 1 million de mètres cubes sur le Tescou qui tient aujourd’hui la corde.Porté par le conseil départemental du Tarn, le projet a été présenté début juillet lors d’une réunion de l’instance de co-construction. L’ouvrage serait réalisé à seulement 330 mètres en amont du projet de 1,5 million de mètres cubes abandonné en 2015. Tout comme son prédécesseur, il aurait pour conséquence de submerger la zone humide du Testet, ardemment défendue par plusieurs associations écologistes.La zone humide à nouveau menacéeAvant d’accepter de se remettre autour de la table, ces associations avaient obtenu comme préalable la réhabilitation de cette zone humide, déboisée et défigurée par les premiers coups de pelleteuses en septembre 2014. Le naturaliste Christian Conrad, de l’association de préservation de la nature Apifera, arpente les lieux avec nostalgie. “Malheureusement, elle ne reviendra pas comme avant”, déplore-t-il en se frayant un chemin au milieu de la végétation qui repousse timidement. La zone humide a une fonction écosystémique. Comme une éponge, elle retient l’eau l’hiver et la relâche en été.Christian Conrad, locale de Nature et progrèsà franceinfo“Je suis d’accord pour dire que l’eau doit être partagée, mais je ne veux plus entendre dire que les agriculteurs la gaspillent”, répond Jean-Louis Marty, un ancien de la Confédération paysanne passé à la FNSEA il y a une quinzaine d’années. “L’eau est vitale, il nous en faut absolument”, souligne l’agriculteur. “Et les gens de la vallée commencent à en avoir sérieusement marre d’attendre”, prévient de son côté Laurent Viguier (FDSEA).Le projet de barrage devait être soumis au vote au sein de l’instance de co-construction le 15 juillet, mais la réunion a été annulée et reportée à la rentrée. Officiellement pour se laisser le temps d’étudier une contre-proposition, déposée par les associations écologistes. Mais aussi pour calmer des esprits qui recommencent à s’échauffer. Début juillet, un groupe de zadistes a fait irruption à la fin d’une réunion du projet de territoire. En cas de validation du barrage, le spectre d’une nouvelle occupation de la zone du Testet hante tous les esprits.“C’est sûr qu’il y aura à nouveau une ZAD”, prédit un agriculteur, qui refuse cependant de céder aux pressions “de gens venus de l’extérieur”. Optimisme ou méthode Coué, la maire Maryline Lherm se refuse à imaginer une telle éventualité : “La population ne peut pas revivre ce qu’elle a vécu. Si tout le monde est raisonnable, ça ne peut plus se reproduire.”Click Here: Geelong Cats Guernsey