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Dans « Le Pacte », écrit par Emily Chain et Anaël Verdier, quatre amis se font la promesse de tout faire pour réaliser leur rêve. Si vous avez raté le début, rendez-vous sur notre site ou téléchargez l’app Rocambole ! Voici les épisodes de la semaine du 28 juin pour celles et ceux qui les ont ratés…
Episode 25 | Les combats que l’on perd
— Vos livres sont intéressants et très professionnels, Madame Moissand, mais votre catalogue est trop maigre. Nous ne travaillons qu’avec des structures qui peuvent se faire représenter par un distributeur, et ce n’est pas votre cas.
— Pas encore, corrige Louise. Vous avez vu la vitesse à laquelle nous ajoutons des titres à notre catalogue ? D’ici deux ans, nous en aurons une quinzaine.
— Alors revenez dans deux ans.
— Mais si vous nous faites confiance aujourd’hui, vous…
Le libraire interrompt Louise d’un geste de la main.
— La probabilité pour que vous soyez encore en activité dans deux ans est trop faible pour que nous pariions sur vous. Vous n’avez pas idée du nombre de jeunes maisons d’édition qui viennent nous voir et nous supplient de leur donner un espace dans nos rayonnages. J’admire cette vivacité mais je dois aussi assurer la survie de ma librairie. Nous sommes tous passionnés dans ce milieu, je partage votre enthousiasme et votre énergie, mais je dois aussi rester réaliste.
— Mais…
— Je suis désolé, Madame Moissand.
La clé de la persévérance, c’est de savoir quand ne pas insister. Louise sent bien qu’elle doit s’arrêter là si elle veut avoir une chance de voir un jour ses ouvrages dans cette librairie.
— Merci du temps que vous m’avez accordé.
Devant la librairie, Antoine l’attend, contemplant le soleil d’un air bienheureux.
— Ça y est, t’as tout vendu ?
— La prochaine sera la bonne, affirme Louise en rayant “Le petit livre bleu” de sa liste.
Épisode 26 – Passion partagée.
Assane, déterminé à devenir écrivain à part entière a accepté la proposition d’Elias : assister à une lecture publique d’un auteur du coin. C’est comme ça qu’il se retrouve, un mercredi à 16h, à parcourir les rayons de la librairie après la fin du débat auteur/public. Il fouille les étagères à la recherche de titres prometteurs, de thèmes et d’inspirations. C’est surtout ce dernier point qui lui pose souci. L’auteur est encore là à répondre à des questions. Assane n’ose pas y aller, quand il reconnaît une des voix.
— Vous avez combien de romans en cours, m’sieur ?
— Plusieurs, élude-t-il. Tu écris ?
Assane plisse les yeux à travers les rayons de la bibliothèque pour les observer. Le garçon est l’un de ses élèves… Il n’arrive pas à y croire. Gaston ne s’intéresse pas à ses cours et n’est pas dans la liste des premiers de la classe, bien au contraire.
— J’écris, oui, dit-il. Sur VisTonRêve, vous connaissez pas ?
Le garçon n’obtient qu’un vague acquiescement de l’auteur, avant qu’il ne parte. Gaston le suit, un peu déçu. Assane se retrouve vite seul avec Elias.
— Tu connais « Vistonreve » ?
— Oh oui, un truc de jeunes rêveurs, souffle Elias, sans grand intérêt.
— Ça pourrait m’intéresser, souffle-t-il, se voyant déjà dans le « rêveur ».
Son ami, d’un rictus amusé, ajoute :
— Tu n’as pas besoin de ça, Louise m’a dit que tu avançais bien sur ton roman.
— Bien sûr…
Il a envie de se cacher dans un trou de souris. Écrire un journal intime, ça compte ? Car il n’a rien d’autre à offrir en ce moment.
Épisode 27 – Nouvelle génération
La télévision à peine allumée, le poêle en route et un bol de soupe express dans les mains, Assane regarde une émission d’informations sans porter attention aux débats incessants qui tournent en rond. Néanmoins quand un journaliste annonce la bonne nouvelle culture du bilan des derniers mois, il ne peut s’empêcher d’être heureux. Si l’art se noie, il reste cependant un secteur qui résiste tant bien que mal : la littérature.
— Sachez que bon nombre de Français ont repris goût à la lecture et à l’écriture. Les confinements à répétition paraissent moins longs avec un bon polar ou une romance pimentée.
— Vraiment ?
L’autre journaliste paraît surprise. En voilà une qui ne doit pas lire au coin du feu.
— Oui et elle touche autant la jeune génération que les plus vieilles. Un phénomène qui s’explique notamment par la profusion de moyens de lecture numérique.
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Assane fixe l’écran, étonné qu’on parle ici aussi de ce genre de littérature connectée. L’idée de taper le nom de la plateforme citée par son élève lui revient en tête. Il ouvre son ordinateur – toujours à portée, au cas où le miracle de l’inspiration viendrait – et se met à farfouiller sur le net. En quelques clics, il tombe sur une application gratuite. Il y découvre des textes, qui ne sont pas incroyablement bons mais qui ont le mérite d’exister, contrairement au sien. C’est quand il ouvre la page du forum que son attention est complète. Il s’arrête sur le deuxième sujet : « Comment écrire un bon roman. » C’est “Apprenti€crivain” a posté cet article, sur lequel Assane se précipite sans savoir ce qui l’attend.