La crise du Covid-19 n’a été facile pour personne. Et encore moins pour bon nombre d’entre eux. Eux, ce sont les artisans, les commerçants, les professions libérales… En bref, les indépendants. Et c’est à leur intention que le président a présenté jeudi un plan, depuis la Maison de la Mutualité. Parmi les mesures annoncées, la protection du patrimoine personnel, « insaisissable » en cas de défaillance. Ou le fait que tous les travailleurs indépendants qui cesseront leur activité pourront toucher l’ assurance-chômage, une fois tous les cinq ans.
Des annonces sur lesquelles revient pour 20 Minutes Jean-Christophe Repon, l’un des vice-présidents de l’Union des entreprises de proximité (U2P).
Les annonces d’Emmanuel Macron sont-elles satisfaisantes ?
Ce sont des revendications que l’on porte depuis très longtemps. Nous serons très attentifs en lisant le texte de loi qui sera négocié et discuté au Parlement. Mais dans les axes exprimés, notamment la protection du patrimoine personnel, nous nous sentons sécurisés dans notre vie de famille.
Depuis la loi Madelin de 1994, la situation des indépendants est-elle restée inchangée, comme l’affirme le président ?
On n’avait rien touché. D’où l’importance des textes à venir, que nous allons prendre le temps de lire. Surtout quand les dispositifs énoncés vont dans le sens de nos revendications.
Quel impact l’amélioration de la protection sociale peut-elle avoir ?
Les freins qui seront enlevés sur l’accès au chômage pour les indépendants peuvent permettre, dans le cadre d’un redimensionnement ou d’une réorientation professionnelle, de bénéficier d’une couverture sociale. Cela veut dire ne pas se retrouver à la rue.
Et concernant la simplification des démarches pour la formation ?
Cet axe sur la formation implique qu’on ait des allocations supplémentaires. Car les formations prennent de nouvelles dimensions, notamment sur la partie numérique. Elle nous impose de travailler un peu différemment, mais avec les mêmes valeurs de proximité.
Click Here: メンズファッションDes échanges se sont tenus jeudi autour de la question : « A quoi ressemblera notre société quand nous aurons vaincu l’épidémie ? ». Qu’en retenir ?
La structure de nos entreprises, de petites tailles, de proximité, a été prise en compte pendant la crise par le ministre de l’Economie. Nous avons senti que nous jouions un rôle de premier ordre pour la République, alors même que nous avons souvent la sensation de ne pas être écoutés, notamment par les gouvernants.
Nous avons joué un rôle essentiel et il ne faut pas que nous revenions en arrière, lorsque le gouvernement reconnaissait l’importance des indépendants mais reportait les mesures à prendre. Pendant la crise sanitaire, nous n’avons pas détruit l’emploi, nous avons embauché.
La jeune génération a-t-elle sa place dans les entreprises de proximité ?
Notre société se dit digitale et ubérisée, c’est une évolution que l’on ne peut pas contrer et qu’on ne remet pas en cause. Mais le commerçant de proximité, l’artisan du coin, a un rôle essentiel. Si le gouvernement en prend réellement conscience – le plan annoncé nous donne ce signe-là – nous aurons gagné pour les populations que l’on représente. Dont les jeunes. Nous pouvons en recevoir beaucoup dans nos structures, et nous avons vraiment un avenir à leur donner. C’est pour cela qu’il faut qu’on soit de plus en plus attractif, de plus en plus « sexy ».